Entre moi et Miami Vice

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Entre moi et Miami Vice by Cedric PerrinEntre moi et Miami Vice, c’est une histoire à retardement. Bien sûr j’étais là le 19 septembre 1986 à 20h30 sur Antenne 2 (tout le monde parlait de ça et Télé Poche avait mis plein d’étoiles dans sa critique), mais la série ne m’avait pas spécialement passionné. J’y préférai encore l’humour beauf d’un Riptide ou le côté énergisant de toutes les séries motorisées de la 5 de l’époque (K2000, Supercopter, Tonnerre Mécanique…). J’étais probablement trop jeune (j’avais 13 ans) pour la noirceur de l’univers de Mann et Yerkovich. De cette diffusion je me souviens juste de l’épisode avec Arielle Dombasle, de l’impression de chaleur qui écrasait tout l’épisode, et de son maillot de bain. Comme je le disais, j’avais 13 ans et mes sens commençaient à s’éveiller…

C’est n’est donc que plus tard, lorsque la 5 a repris et poursuivi la diffusion de la série, que la sauce a commencé à prendre. Il est sans doute un peu compliqué, et probablement un peu vain, d’essayer d’expliquer pourquoi. Je crois que la première partie de la réponse est à chercher du côté de mes gouts musicaux. Je suis passé de Samantha Fox (mon premier fantasme d’ado) à Phil Collins, U2, Depeche Mode et aux Pink Floyd de Gilmour et Miami Vice ressemblait à une compilation des disques que j’avais dans ma chambre. La seconde raison est que je passais souvent mes soirées assez tard seul à la maison avec ma mère, attendant que mon père revienne du « travail » et que la diffusion tardive de la série était un bon moyen de passer le temps. Enfin, la troisième raison est qu’à l’époque, je me cherchais un look. Et que Sonny me l’a donné. Pour le pire et pas vraiment pour le meilleur (mais je ne suis pas le Cédric dont il est question dans le texte de ZAQ178). J’y reviendrai.

La musique, donc. On a souvent associé la bande son de Miami Vice a l’idée de faire un « MTV Cop » comme si passer des titres à la mode sur des images de flics roulant en Ferrari la nuit était une finalité. C’était bien mal comprendre le fait que la musique, dans MV comme dans toutes les séries qui ont suivi (dans des cop show comme « Jump Street » mais également dans des drama comme « 90210 » [NDLR : Beverlly Hills]) a surtout pour fonction de faire passer plus d’émotions. Et c’est sans doute pour cette raison que tous mes souvenirs marquants de cette période sont liés à des moments musicaux précis. « In the air Tonight » bien sûr, mais aussi « Closer to Heaven » d’Alan Parsons Project, “Dogs of war” de Pink Floyd, “Never let me down again” de Depeche Mode, “Gambler” de Madonna et bien entendu l’incroyable moment “Don’t Give Up” de Peter Gabriel, quand le Evil Crockett revient dans le commissariat. Probablement mon moment préféré. Mais je ne crois pas être très original sur ce point…
 

Crockett / Burnett dans Redemption in Blood
Crockett / Burnett dans Redemption in Blood


Je n’ai jamais aimé les séries policières. Tout simplement parce que je ne comprends rien au système de l’avancée par l’indice (mettez moi devant les Experts et je serai le dernier à deviner qui est le coupable). En revanche j’adore les séries SUR les flics et c’est aussi pour ça que j’ai tout de suite adhéré à Miami Vice. Dans le show les intrigues ne sont souvent que des catalyseurs pour parler d’humains, de leurs aspirations et de leurs faiblesses. Des guests, bien sûr, et des héros, surtout. Tous ont, à un moment où à un autre, leur « moment » dans la série. Mais tous finissent la 5e saison différents de ce qu’ils étaient au début de la première (certains sont même morts en cours de route, ce qui fait du coup une sacrée différence…). Même si comme beaucoup j’aime moins la cinquième saison, surtout dans sa seconde moitié, j’aime l’ambiance qui s’en dégage, ce raz-le-bol sous-jacent chez Crockett, comme un signe avant-coureur à la fin de son boulot de flic (et des années 80). Ce sous texte quasi permanent dans toutes les saisons, cette façon de parler des hommes et des femmes derrières les flingues, les bateaux et les crocodiles, c’est aussi ce qui me fait aimer encore aujourd’hui cette série bien plus que tout autre.
 

Le look de CrockettJe parlais du look un peu plus tôt. C’est vrai que Sonny Crockett a été une grosse source d’inspiration vestimentaire pour moi. Ma mère avait eu la bonne idée de me commander les tenues « officielles » à la Redoute et ma paire de Rayban Wayfarer a vite complété l’ensemble. Mais il y avait deux soucis. Le premier c’est que je n’avais pas le physique de Don Jonhson (j’avais 30 kilos de moins et la gueule plein de boutons) et nous n’étions plus vraiment dans les années 80 (ce qui fait que j’étais le seul à porter des vestes à épaulettes et des pantalons à pinces quand tout le monde arborait blouson Bombers et jeans 501. Bref, j’étais ridicule. Je m’étais trouvé un look, mais j’étais juste tombé à côté. A cette époque je réalisais des petits courts métrages en vidéo et j’ai écrit, réalisé et interprété l’un d’eux, intitulé « Sunset Cop », dans lequel je jouais une sorte de Crockett français à qui il arrive une aventure improbable en Normandie (on a le Miami qu’on peut…), mais avec quand même du Jan Hammer en fond sonore.

Plus tard, je suis devenu scénariste pour le cinéma et la télévision, et c’est encore ce que je suis aujourd’hui. Quand je suis arrivé dans ce métier, j’avais bien entendu le projet (secret et fou) de pouvoir enfin écrire un Miami Vice français. J’ai su que de nombreux auteurs, probablement bien plus talentueux et passionnés que moi, s’étaient cassé les dents sur ce projet. Et que pour des tas de raisons qu’il serait trop long à expliciter ici, il ne pourra jamais y avoir de Miami Vice français. Mais ce n’est pas grave. Tout au long de ma « carrière » je n’ai cessé d’essayer de rendre hommage à la série, en glissant ici où là des références aux personnages, à sa BO, à ses interprètes. Et je rêve toujours d’écrire une série sur des flics undercover, car ce sujet-là me passionne toujours autant (et c’est pourquoi j’aime aussi le film de Mann de 2006).

En cette année 2013, Miami Vice est plus que présent dans ma vie. Je me suis offert un joli poster d’époque qui trône maintenant au-dessus de mon écran d’ordinateur (je lorgne aussi sur une photo d’époque que je ne vais pas tarder à me commander), ce qui me donne la sensation que Sonny et Rico m’aident à écrire mes scénarios.
Et cette année je vais aussi fêter mes 40 ans. A cette occasion je vais organiser en juillet une MIAMI VICE PARTY dans mon jardin. Tous les convives devront porter une tenue en rapport avec la série et la playlist sera uniquement composée des morceaux entendus pendant les 5 saisons. Cela risque d’être amusant et coloré. Il ne me reste plus qu’à trouver un crocodile de location (et une Testarossa…).

by Cedric Perrin
 

Si vous aussi, vous souhaitez participer, et nous confier ce qu'a été, ce qu'est, et ce que sera votre Miami Vice, contactez-nous !

Publié le 27 mai 2013 à 13:17:10
28/05/2013 22:10:36 Zaq178

Merci Cédric pour ton récit riche en anecdotes et en allusions. J'ai fini le deuxième paragraphe par un grand éclat de rire, je conclus ce commentaire en te souhaitant, par avance, un excellent "Miami Vice Birthday".

28/05/2013 22:39:04 zitek

Welcome to the club, Cédric.

29/05/2013 14:05:35 L'Argentin

Un grand merci à Cedric pour son témoignage ! Il va être temps que j'écrive le mien également... ;-)

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